Déclaration de Tim Edwards, président de l’Association professionnelle des agents du Service extérieur, suite au décès d’Annemarie Desloges

23 septembre 2013

L’Association professionnelle des agents du Service extérieur est dévastée par la perte d’une des nôtres dans l’attaque survenue au centre commercial Westgate à Nairobi.

Annemarie Desloges , 29 ans, était une diplomate canadienne qui travaillait dans la section d’immigration du Haut -commissariat du Canada au Kenya. Elle avait récemment changé de responsabilités, passant du traitement des demandes d’asile au poste d’agent de liaison de l’Agence des services frontaliers du Canada.

Les 1 350 membres de notre association offrent leurs plus sincères condoléances à son mari Robert Munk, à ses parents Michel et Madeleine, sa soeur Julie et son beau-frère Laurent, ainsi qu’à sa famille élargie et ses amis en ces moments pénibles.

Nos pensées vont également aux familles des dizaines d’autres victimes de ce crime odieux, dont celle d’un autre citoyen canadien. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux nombreux autres blessés de cette lâche attaque.

La mort d’Annemarie inflige une blessure profonde à la communauté du Service extérieur. Elle était l’une de nos jeunes lumières avec une prometteuse. Aujourd’hui, nous pleurons non seulement la perte d’une amie et collègue chaleureuse et intelligente, mais aussi tout le potentiel d’une vie perdue de façon tragique.

Annemarie a rejoint la filière immigration du Service extérieur en 2008. Comme beaucoup d’autres agents, elle était issue d’une famille d’agents du Service extérieur, ayant accompagné ses parents lors d’affectations à l’étranger avant de s’engager elle-même dans cette vocation. Elle comprenait les enjeux et les dangers de la vie diplomatique, mais croyait fermement en son importance et aspirait à une longue carrière dans le Service extérieur. Elle prenait plaisir dans son travail et, comme ses parents et sa soeur, était très fière de servir le Canada.

Annemarie était exactement le genre de personne que tous les Canadiens voudraient comme représentante sur la première ligne à l’étranger. Munie d’une excellente éthique de travail, Annemarie travaillait avec précision et méticulosité – une vraie professionnelle – et s’exprimait avec une aisance et confiance remarquables pour son jeune âge.

Ces compétences ont été mises à profit dans le traitement de demandes d’asile provenant d’Afrique orientale au cours de la dernière année. Elle démontrait un très grand calme dans les situations stressantes – y compris lors de fréquentes visites dans les camps de réfugiés au Kenya, en Ethiopie, au Burundi et au Rwanda – et n’a jamais perdu son sens de l’humour malgré les pressions du travail. Au cours de cette période, on estime qu’elle et sa petite équipe de quatre personnes ont contribué à relocaliser des milliers de personnes traumatisées et vulnérables en provenance de certains des pays les plus dangereux au monde, y compris la Somalie, en les aidant à commencer une nouvelle vie au Canada.

Comme beaucoup d’agents du Service extérieur, Annemarie avait l’esprit d’aventure et la capacité de s’adapter à de nouveaux lieux et situations sans effort. Au fil des relocalisations régulières qu’entraînent cette carrière, la chose la plus importante à ses yeux était que son mari et meilleur ami Robert soit lui aussi heureux. Comme beaucoup de couples au sein du Service extérieur, ils étaient une équipe soudée qui savait gérer les hauts et les bas de leur vie à l’étranger. Ils étaient aussi de généreux amis et hôtes, et leur présence régulière au Karibu night-club du Haut-commissariat du Canada contribuait à l’esprit de cet endroit. Nous sommes en pensée avec Robert, alors qu’il fait face à cette perte indescriptible et se remet des blessures subies lors de l’attaque.

Aujourd’hui, le Service extérieur du Canada pleure une jeune agente brillante et dévouée. Nous rendons hommage à son optimisme, à son engagement envers autrui et aux réalisations d’une carrière qui s’est terminée beaucoup trop tôt. Cette perte insensée se fait cruellement sentir au sein de notre famille professionnelle et Annemarie nous manquera beaucoup. L’ APASE offrira toute l’aide possible à la famille Desloges dans les jours à venir.